L’Afrique dispose d’une opportunité de plusieurs milliards de dollars dans le secteur de la production alimentaire, mais il reste des défis à relever pour concrétiser ce potentiel.
Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, souligne la nécessité d'interventions spécifiques pour faire face aux crises de faible production et de sécurité alimentaire. Il estime que mettre fin à l’exportation de matières premières agricoles est crucial pour la réduction de la pauvreté et appelle à des investissements accrus dans la transformation et à l’amélioration de l’efficacité.
La BAD a déjà investi dans les zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ) pour soutenir l’agro-industrialisation et le développement rural. L'Alliance pour la SAPZ, récemment lancée et axée sur le secteur privé, vise à construire des corridors agro-industriels et a reçu des promesses de financement de 3 milliards de dollars. Il est également nécessaire de créer des organismes de réglementation continentaux pour garantir la stabilité des investissements à long terme.
Le succès du Maroc dans ses zones agro-industrielles est cité en exemple, avec des facteurs clés de succès tels que la réduction de la bureaucratie, l'accès aux matières premières et aux infrastructures et l'offre de formation professionnelle. Les parties prenantes de l'Africa Investment Forum soulignent l'importance de l'investissement dans l'agriculture, l'autosuffisance, l'adaptation au changement climatique et l'attraction de la participation du secteur privé.
Les défis du secteur agro-industriel comprennent les compétences, la stabilité politique, les interruptions du marché et l'évolution des exigences des consommateurs. La situation actuelle, qui consiste à importer plus de 80 % des aliments transformés en Afrique, entraîne une perte de valeur de 50 milliards d’euros par an.