Assimi Goïta : la destruction d'un drone malien par l'Algérie "est une violation flagrante de notre souveraineté"

Rédigé le 12/05/2025
LeMag .africa

L'incident survenu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 à la frontière algéro-malienne marque une escalade des tensions entre l'Algérie et les pays du Sahel. Un drone militaire Baykar Akıncı appartenant aux Forces armées maliennes a été abattu près de Tin-Zaouatène, déclenchant une crise diplomatique sans précédent dans la région.

"On n'abat pas un appareil comme ça, il ne faut pas se voiler la face, il y a un protocole, les radars aujourd'hui permettent d'identifier les appareils", a déclaré Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, lors d'une intervention sur Russia Today. Cette réaction traduit l'indignation des pays sahéliens face à ce qu'ils considèrent comme une agression délibérée.

L'armée algérienne affirme avoir neutralisé l'appareil après plusieurs violations de son espace aérien. Selon Alger, le drone armé a été intercepté par des chasseurs MiG-29M. Le Mali conteste cette version, évoquant un crash lors d'une mission antiterroriste légitime.

En réponse à cet incident, la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a rappelé ses ambassadeurs en poste à Alger. Les trois pays dénoncent une entrave à leurs opérations antiterroristes et une violation de leur souveraineté collective.

Cette crise s'inscrit dans un contexte de militarisation croissante du Sahel, où l'usage de drones armés se généralise avec le soutien de puissances extérieures comme la Turquie et la Russie. L'incident révèle également les tensions sous-jacentes entre l'Algérie et ses voisins du Sud concernant la gestion de la sécurité régionale.

La position ferme adoptée par Ibrahim Traoré et l'AES signale leur détermination à ne pas laisser l'Algérie dicter unilatéralement les règles du jeu dans la région, tout en soulignant la nécessité d'une meilleure coordination entre États face à la menace terroriste persistante au Sahel.