Bamako célèbre la libération des quatre chauffeurs marocains enlevés au Sahel

Rédigé le 05/08/2025
LeMag .africa


Un soulagement partagé entre Bamako et Rabat a retenti dimanche soir après l’annonce officielle de la libération des quatre chauffeurs routiers marocains victimes d’un enlèvement survenu le 18 janvier 2025 dans le nord-est du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne. Ces derniers étaient détenus depuis plusieurs mois par les éléments de l'État islamique dans la province du Sahel, une redoutable branche régionale de Daech connue pour ses exactions dans la région.

Le gouvernement malien, par la voix d’un communiqué lu à la télévision nationale ce lundi 4 août 2025, a confirmé que les otages avaient été libérés « sains et saufs » dans la soirée du dimanche 3 août. Cette issue heureuse vient clore sept mois d’angoisse pour les familles des victimes et leurs proches, tout en illustrant l’efficacité d’une coopération sécuritaire interétatique de haut niveau.

Les autorités maliennes ont salué le travail conjoint mené de manière discrète mais résolue par l’Agence nationale de la sécurité d’État (ANSE) du Mali et la Direction générale des Études et de la Documentation (DGED) du Maroc. Dès les premières heures suivant l’enlèvement, ces deux services de renseignement ont entamé des investigations approfondies qui ont permis de localiser les ravisseurs et de mettre en œuvre une opération de libération.

L’enlèvement avait jeté une ombre sur la sécurité du corridor logistique traversant le Sahel, emprunté par d’innombrables transporteurs dans un contexte de recrudescence des violences terroristes. La libération des chauffeurs représente à la fois une victoire symbolique contre la terreur imposée par les groupes armés dans la région et un exemple tangible de l’efficacité des partenariats stratégiques dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Ni le lieu précis de la libération ni les modalités de l’opération n’ont été révélés, signe du caractère ultrasensible de cette mission. Mais selon plusieurs sources proches du dossier, aucun affrontement n’a été nécessaire, ce qui laisse supposer que des mécanismes de négociation ou de pression dissuasive ont été employés.

Au-delà de l’émotion qu’elle suscite, cette libération souligne les enjeux sécuritaires continus dans la bande sahélo-saharienne, marquée par des enlèvements ciblés, des attaques contre les civils et les forces de l’ordre, et une instabilité transfrontalière chronique. Pour les États sahéliens et leurs partenaires, elle réaffirme aussi l’urgence d’intensifier la coopération en matière de renseignement et de renforcer les dispositifs de protection des civils et des infrastructures critiques.

La nouvelle a suscité des réactions de soulagement au Maroc, où les autorités n’ont pas manqué de féliciter le professionnalisme des services engagés, tout en réitérant leur engagement à assurer la sécurité des ressortissants marocains à l’étranger. À Bamako, l’annonce a été perçue comme une démonstration supplémentaire du rôle proactif que le Mali entend jouer dans la stabilisation régionale.